Il y a eu
pas mal de vent cette nuit mais pas de pluie. Le temps est couvert mais non
menaçant. On plie bagage et on part. Aujourd’hui, nous passons en Bosnie
Herzégovine. Nous liquidons nos derniers kunas (monnaie Croate) à la station
essence en ajustant le litrage !
Nous passons
donc 2 postes frontière. Un en Croatie, une banalité, la douanière nous regarde
à peine. Le deuxième en territoire bosniaque. Une file de 8 voitures devant
nous, moteurs coupés. On comprend vite que sortir de l’Europe administrative va
peut-être être long … Finalement ça avance tranquillement. Vérification de la
carte grise, assurance, coup de tampon sur le passeport, nous voilà en
Bosnie-Herzégovine … ! On fait 5kms, et bam, contrôle de police !
Heureusement, pas pour nous, ils sont dans l’autre sens .. !
On refait encore 5kms et là ... On est prévenu, c'est déjà pas si mal !!
On refait encore 5kms et là ... On est prévenu, c'est déjà pas si mal !!
De prime
abord, la Bosnie n’était pas prévu au programme du voyage, j’avais des à priori
sur ce pays. Et il faut dire que tous les gens que l’on a croisé et à qui on a dit qu’on allait en Bosnie nous
ont fortement prévenu de faire attention. Mais depuis longtemps, j’avais
toujours souhaité aller voir Sarajevo. Voir ce que la guerre pouvait faire de
pire, être dans un pays en paix au milieu des ruines et se dire qu’il y a eu
des combats acharnés ici. Comprendre les enjeux et comment on en était arrivé
là. Bref, en étant si près, j’aurai des regrets de ne pas y aller. Du coup, on
reste prudent, et on y va.
Notre entame
de visite du pays nous emmène d’abord voir Trebinje, petit village traditionnel
avec son centre-ville fortifié. Tout est calme en ce dimanche matin. Les gens
sont en terrasses. On remarque vite une chose intéressante, c’est la pluralité
religieuse. On peut voir à 200m à la ronde une mosquée, une église catholique
et une église orthodoxe. C’est ce qui définit clairement la Bosnie Herzégovine.
Un mélange de culture ottomane venant de l’orient, mélangé à la culture
occidentale et agrémentée de population serbe, de confession orthodoxe.
Et tout ça
cohabite parfaitement, depuis des siècles.
Mosquée dans la vieille ville
Monument commémoratif des soldats morts à la guerre entre 1991 et 1995
Eglise orthodoxe
Eglise orthodoxe
Pour le brin
historique, la guerre de Bosnie (ou de Yougoslavie) qui a eu lieu de 1992 à
1996 n’était ni une guerre civile ni une guerre de religion. A la chute du
communisme, en 1990, chaque état membre de la Yougoslavie a cherché à obtenir
son indépendance et sa reconnaissance au niveau international. La volonté
politique de cette époque était de rattacher les Serbes de Bosnie à la Serbie
et les Croates de Bosnie à la Croatie. Or les habitants de la Bosnie
Herzégovine sont justement un mélange de ces populations. Le but recherché par
les politiques et les militaires était de créer une continuité territoriale,
donc de faire migrer les habitants de la Bosnie. Ce qu’ils ont, bien sûr,
refusé. Voilà ce qui a entrainé la guerre, surtout en Bosnie mais dans toute la
Yougoslavie.
Plus d'explication sur ce lien :
https://www.youtube.com/watch?v=LyteLPglqDA
On poursuit
par le pont Romain et on décide d’aller déjeuner à côté de la ‘’Herzegovinian
Gracanica’’, une cathédrale orthodoxe dédiée à Marie. Elle est située sur un
promontoire dominant la ville. La vue est superbe.
La région est
très viticole, la plaine est remplie de vignobles.
Nous
quittons Trebinje pour nous rendre à Mostar, ville romaine très riche
culturellement également. Capitale de la région Herzégovine, son centre-ville
médiéval est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Pour s’y rendre, nous
prenons donc la route pittoresque qui nous fait longer les flancs de montagne
avec une superbe vue sur la plaine. Les routes en Bosnie sont relativement bien goudronnées, sans trous, en revanche, elles sont très très bosselées avec de fréquent changement d'adhérence ...
En arrivant
à Mostar, on découvre tout de suite que la ville a été lourdement attaquée
pendant la guerre de Bosnie. De nombreux édifices sont à semi-écroulé avec de
nombreux impacts de balles et d’obus. Nous rentrons dans le cœur de la ville en
cherchant notre auberge de jeunesse. Pas si facile lorsque le GPS ne connait
pas le nom des rues et que celles-ci ne sont pas affichées sur les coins de
rues ….
Bref, on la
trouve enfin et on décide de partir visiter le célèbre pont de Mostar, qui
avait été écroulé durant la guerre et reconstruit avec les financements de
plusieurs pays. Nous découvrons la vieille ville, on se croirait au grand bazar
à Istanbul, mais à une échelle inférieure ! Ici aussi, les religions se
côtoient, synagogue, mosquées, églises catholique et orthodoxe. Tout se
mélange, parfaitement.
Les ruelles
pavées sont magnifiques, les bâtiments ont été rénovés après la guerre. On se
croirait dans un village provençal. Nous nous arrêtons boire le thé avec les
locaux en dégustant quelques pâtisseries locales avant de continuer de nous
promener dans la vieille ville avec les édifices illuminés. La vue est
splendide.
Vivement demain de revoir tout ça et d’aller explorer les alentours avec l’histoire récente de Mostar et de ses cicatrices d’après-guerre…
Bilan de la
journée : 165 kms
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